Instauration de visa entre l’Algérie et la Côte d’Ivoire

La Côte d'Ivoire a lancé des procédures pour l'instauration d'un visa avec la Tunisie, pays de départ pour des milliers de migrants subsahariens souhaitant atteindre l'Europe, a annoncé jeudi le porte-parole du gouvernement ivoirien.

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Nous « avons saisi le gouvernement tunisien pour rétablir les visas entre nos pays. Les procédures diplomatiques sont en cours », a déclaré Amadou Coulibaly, à l’issue d’un Conseil des ministres.

« C’est une question liée à l’immigration. Beaucoup de migrants passent par la Tunisie et vu que l’on prétend que de nombreux Ivoiriens sont parmi les candidats à l’immigration, en instaurant le visa, nous réglons d’une certaine façon ce problème », a-t-il ajouté.

La Tunisie est avec la Libye le principal point de départ pour des milliers de migrants qui traversent la Méditerranée centrale vers l’Europe, et arrivent en Italie. Des milliers de migrants, en majorité des ressortissants subsahariens, campent notamment au nord de Sfax, en Tunisie, dans l’attente d’une traversée vers l’Italie.

Les Ivoiriens sont depuis janvier 2023 la deuxième nationalité représentée parmi les ressortissants subsahariens ayant débarqué en Italie, selon le Haut-Commissariat aux Nations unies pour les réfugiés (HCR). Ils en représentent 12,6%, après les Guinéens (13,4%) et avant les Tunisiens (10,6%) et les Egyptiens (7,3%).

Jusqu’à présent, aucun visa d’entrée n’était demandé aux ressortissants ivoiriens en Tunisie. Au-delà des trois mois de séjour autorisé à l’entrée, ils devaient payer des pénalités pouvant aller jusqu’à 40 dinars (12 euros) par semaine de séjour irrégulier.

Les procédures d’instauration d’un visa « remettent en cause d’une certaine façon les vieilles relations que nous avions avec la Tunisie et qui avait milité justement à la suppression de ces visas », a conclu M. Coulibaly, restant toutefois « convaincu » qu’il s’agit d’une « situation conjoncturelle ».

Selon l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en Tunisie, 1 530 Ivoiriens ont été rapatriés dans leur pays depuis le discours incendiaire contre les migrants clandestins prononcé par le président tunisien Kais Saied en février.

Certains ressortissants avaient perdu leur logement et leur travail, souvent informel.

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