Au-delà des rivalités et des influences internationales en jeu sur le continent, ces revers diplomatiques semblent signaler la fin de l’influence française. Ils conduisent à mettre en doute la capacité de la France à conserver son statut de puissance moyenne et nous renvoient aux enseignements de la crise de 1956, lorsque Paris a compris que l’ordre international avait évolué à son désavantage.
Obstination anachronique
Cette année-là, la France, en collaboration avec le Royaume-Uni et Israël, décide d’attaquer l’Égypte en réponse à la nationalisation du canal de Suez par Gamal Abdel Nasser. Cette intervention militaire franco-britannique est vivement critiquée par Moscou et Washington, qui rappellent aux deux anciennes puissances du XIXe siècle que leur époque est révolue. Le Royaume-Uni accepte rapidement son nouveau statut de puissance moyenne et poursuit sa stratégie de décolonisation en utilisant le Commonwealth.